Dans le numéro précédent, nous nous étions posés la question de savoir si NRA était le meilleur groupe de punk rock en Europe. Mais c'était sans compter sur les Burning Heads qui albums après albums, tournées après tournées confirment la domination de ce groupe dans l'élite du punk rock mondial. Les Burning Heads font partis de ces rares groupes dont ont peu acheter tous les albums les yeux fermés (ce qui assez rare pour être souligné). C'est à Breuil-Barret où ils donnaient un des derniers concerts de leur tournée que nous les avons rencontrer durant 1h30(excusez du peu)  pour vous livrer cette interview. Le concert des Burning Heads fut tout simplement terrible  avec les Tomy (remarquables), Condkoï et Keepers(2 groupes vendéens assez bons), une très bonne soirée, une rencontre inoubliable (car attendue depuis plusieurs années). En bref, de quoi patienter jusqu'à leur prochain concert.

RCF : Quel est le meilleur concert que vous ayez vu?
Pierre : FUGAZI à POITIER
Philippe : FUGAZI à PARIS; NOFX en Allemagne quand même; y'a 4 ans.....;.... c'était y'a 4 ans quoi......

RCF : Maintenant ça vous plaît un peu moins apparemment!
Pierre : Enfin, on les a pas revus depuis...
Philippe : Mais y'a 4 ans on a pris une claque dans la gueule. C'est la 1ère fois en gros où l'on alignait 3 dates.
Pierre : on est parti faire 3 dates avec NOFX, et y'avais PROPAGHANDI en 1ère partie; et nous on a été rajoutés en 1ère première partie. Et Propaghandi et NOFX, c'était vraiment monstrueux; ils avaient un son énorme, ils envoyaient la purée tout de suite; ils se prenaient pas la tête quoi. On a appris plein de trucs.
Philippe : On connaissait NOFX depuis pas super super longtemps; on connaissait un petit peu les disques; et on se demandait sur scène ce que ça allait donner; et enfin moi je me rappelle que ça m'avait scotché. TEN FOOT POLE, ça m'a bien pris aussi.
Pierre : Ten Foot Pole, y'avait des bons concerts ouai.

RCF : Et sur votre tournée américaine, y'avait des bons trucs?
Pierre : Non, on a pas fait de tournée américaine.

RCF : Oui, au Québec, pardon.
Pierre : Oui, on a joué dans la partie anglaise du Canada.

RCF : Les groupes français comme Seven Hate, Heb Frueman, Six Pack, et puis Burning Heads bien sûr semblent vouloir s'écarter de la vague skatecore et se forger un style à part. Vous en pensez quoi?
Pierre: Ben, Heb Frueman pas du tout.

RCF : Ouai, mais on veut dire par rapport à ce qu'il y a en ce moment quoi: les groupes comme Millencolin, No Fun at All... sont vraiment des clones.
Philippe: Là, tu vois j'ai ton fanzine sous les yeux, ce qu'a dit Aziz (de NRA); et je suis un petit peu d'accord.
J'ai l'impression, tu vois... Enfin que la scène française soit la meilleure d'Europe, ça Jean sait rien; mais que les groupes français sonnent pas comme des clones; ça j'en suis à peu près sûr. Je pense pas que Seven Hate ça soit une copie de j'sais pas quoi. C'est clair, y'a des gens qui vont aimer Les Thugs, d'autres qui vont aimer les Hard Ons, des trucs comme ça; mais c'est pas des répliques.

RCF : Mais Heb Frueman, nous on trouve ça carrément original quoi!
Pierre : Je trouve ça frais, je trouve que ça envoie la purée; et qu'il faut pas qu'ils se posent trop de questions tu vois; faut pas qu'ils aient l'impression qu'ils inventent la poudre en faisant ça.

RCF : non, ça c'est sûr.
Philippe : Non, enfin je te dis, nous, pour l'instant, on les a vus quoi, 3 fois
Pierre : ouai
Philippe : C'est 35 minutes et c'est trop bon quoi! Ca envoie bien ! Ils se prennent pas la tête à réfléchir une demi-heure entre chaque morceau. Ca innove peut être pas; mais ça envoie quoi!
Pierre : C'est dans un pur style D.F.L., Beastie Boys.

RCF : Surtout D.F.L. nous on trouve. En fait, nous on a connu Heb Frueman avant D.F.L., et c'est vrai que ça se ressemble pas mal surtout au niveau de la voix.
RCF : Pourquoi avoir parodié le rap avec 'rebel rap' (sur la compil 'the weightless hits')?
Philippe: (rires...)   Parce que en fait c'est un truc qu'on a fait y'a une éternité, au même moment que les 1ers 45 tours. Les morceaux de ce disques sont dans l'ordre chronologique, le 1er titre est en gros le 1er morceau qu'on ait jamais fait, et celui là, c'est le 5ème je crois  (ndlr: et non; c'est la 9.) sur le disque. On l'a fait au même moment que nos  1ers 45 tours mais on l'avait jamais sortit sur quoi que ce soit; on l'avait garder pour notre oreille.

RCF : Vous allez la jouer ce soir!
Philippe: (rires)  Non!!!

RCF : Si y'a intérêt! Ca serait bien rigolo!
Philippe : Y'a longtemps qu'on a arrêté de la jouer; mais ça nous a longtemps fait rire; et un jour on s'est dit quand même, on va essayer de faire rire aussi les gens avec ça.
Pierre : on s'est demandé longtemps si c'était une vanne privée, une private joke; et si ça allait faire rire les autres quoi.

RCF : En tout cas nous ça l'a fait!. La première fois qu'on l'a entendue, on s'est bien marrés!
Philippe : En plus à l'époque c'était une parodie; mais bon en même temps y'avait des trucs de rap qu'on aimait bien. C'était l'époque de la 1ère compil Rap Attitude, avec les 1ers trucs d' IAM, Assassin, de N.T.M. et tout ça.
Pierre: Ouai y'a carrément longtemps; moi j'étais même pas dans le groupe quand vous la faisiez déjà.
Philippe: Ouai, et Thomas était à Paris.
Pierre : C'était l'époque de RunDMC et Aerosmith, le 45 t des Beastie Boys 'Fight for your Right'. Le 1er mélange de grosses guitares et du rap; qui malheureusement par la suite a viré un peu métal.

RCF : quelles sont vos influences, depuis vos débuts jusqu'à maintenant?
Philippe : C'est tout ce qui joue vite et qui chante un peu; enfin qui chante un peu mais pas toujours; ou des fois qui chante pas.
Pierre : Tout ce qui envoie sans se poser de questions, tout ce qui peut faire déclencher des émotions. Ça peut naître sur du reggae à 2 à l'heure, sur ce qu'on appelle ambiance et tout ça; ou sur un truc top bourrin avec un son à 2 francs et quelqu'un qui hurle du début à la fin... Ca dépend.
Philippe : En nom de groupe, ça veut dire; tout au début quand on a commencé à jouer, c'était Bad Brains, Circle Jerks, Fat Guy... et puis des groupes qu'avaient disparu depuis un moment comme les Rolls, les Clash, tu vois, des trucs un peu plus vieux.
Pierre : les Hard-Ons.
Philippe : Et puis après, toute une tonne de groupes qui sont apparus .
Pierre : Les Bad Brains à ce sujet, ça a été une grosse grosse claque. On parlait de concert tout à l'heure; et les Bad Brains c'était vraiment ça. Avec H.R., le personnage H.R., le chef des Bad Brains.Quand ils arrivaient, ils avaient un son énorme d'entrée et ils jouaient. Le 1er concert qu'ils ont fait en France; c'était vraiment le tout tout début, la 1ère fois qu'on voyait en France des groupes arriver, jouer à fond la caisse. Des gros blacks, en plus ils avaient des grosses dreadlocks, qui d'habitude, tu vois, sont sensés faire du reggae; et ils arrivent et envoient la purée grave pendant 20 minutes, et au bout de 20 minutes ils arrêtaient tout et ils faisaient un reggae monstrueux, absolument bien joué; et ça a mis des calottes à tout le monde, sur Orléans, sur Paris , sur toute la région.
Philippe : Et c'est un peu de là que nous vient l'envie d'avoir au milieu des morceaux plus tranquilles et pas forcément très longs.
Pierre : Y'a les Bad Brains, y'a eu aussi les Clash qui ont réussi à trouver une alchimie dans tout ça, et ils arrivent à faire en sorte que ça tienne debout, que ce soit pas simplement du collage; de passer d'un truc super calme à quelque chose de bien énervé. Et ces groupes là arrivaient vraiment à marier tout ça.

RCF : Ouai, les Bad Brains ça a influencé pas mal de monde quand même; parce que même les groupes de hardcore à l'heure actuelle se disent avoir été influencé par ça.
Pierre : Ouai.

RCF : Combien avez vous vendu de disques depuis le début?, pour le dernier?
Pierre: Le dernier on en a aucune idée, il est sorti il y a un mois. Par contre les autres on en a vendu 12000 ou 15000 exemplaires pour le 1er , le 2ème, le 3ème. Pour la compil, on a du en vendre 5000; et un 45 tours qu'on avait tiré à 1000 exemplaires.

RCF : Vous savez pas si ça se vend bien à l'étranger?
Pierre : On vendra peut être moins parce que c'est plus la mode.
Philippe : A l'étranger, faut qu'on aille y jouer quoi. On l'a un petit peu fait mais bon; est-ce que les gens vont venir acheter un disque juste parce qu'il sort, je pense pas; parce que y'a tellement de nouveaux disques qui sortent.
Pierre : Enfin, ça reste un moyen pour nous de trouver des concerts  ( le fait qu'il sorte à l'étranger).

RCF : Dans quels pays sort le disque?
Philippe : Il est sorti partout en Europe.
Pierre : Dans  25 pays d'Europe; dont la Turquie, la Slovénie... l'Angleterre, la Suède.

RCF : Et pour la distribution aux Etats Unis, y'a du nouveau par rapport à Epitaph?
Pierre : On attend en fait. Le directeur de Epitaph Europe nous propose de...
Philippe: En fait une fois qu'ils vont avoir installé le disque en Europe, faire leur pub, la promotion etc.;
ils vont proposer le disque aux Etats Unis à Epitaph.
Pierre : Et Mr Brett, qui a déjà donné son accord pour qu'on soit sur Epitaph Europe, est pas obligé d'accepter de distribuer l'album là bas. Et s'il accepte tant mieux; et s'il accepte pas, les mecs d' Epitaph Europe vont chercher d'autres distributeurs aux Etats Unis. Mais ce qu'il y a de bien d'un autre côté sur Epitaph et ce qui est très intéressant; c'est que n'importe qui peut distribuer un disque d'Epitaph. T'as pas besoin d'avoir les épaules très solides pour le faire, t'as pas besoin d'envoyer du 'cash' pour avoir des disques. Tu peux monter ta liste personnelle et tu peux demander à distribuer Epitaph. Et y'a pas d'exclusivité; il peut y avoir plusieurs distributeurs comme ça différents. En Italie y'en a.

RCF : Et pour les groupes européens qui sont sur Epitaph Europe, on sait qu'il y a I Against I; tu sais pas c'est quoi les autres groupes?
Pierre : Y'a Undeclinable Embuscade.

RCF : Ca c'est un super nom!
Philippe en chie pour le prononcer!
RCF : Et c'est bien?
Pierre : C'est un peu entre Gigs et Bad Religion; un mélange des deux.
Philippe : Je suis pas super fan.

RC F: I Against I, on trouve ça sympa. On connaît qu'une chanson, mais elle est bien classe.
Pierre : Ouai, c'est pas mal; ils sont jeunes, c'est frais.
Philippe : Ouai, ça passe.
Philippe : ils sont supers jeunes. Ils ont 16 ans par là!

RCF : Effectivement.
Philippe : y'a aussi un groupe belge.

RCF : ils s'appellent comment?
Pierre : je sais plus. C'est du Skacore/skapunk.

RCF : Non bein on s'en fout alors!
Pierre : C'est du ska quoi...
Pierre : J'avais aussi entendu parler de Greedy Guts, qu'ils voulaient les signer. Euh, de Seven Hate aussi.
J'ai entendu parler de Mass Murderers pareil. Je sais pas si c'est un ragot; y'a des gens qui m'ont en parlé en tout cas.
Philipp e: Attend y'a des conneries aussi; je trouve ça tellement énorme!

RCF : Pendant un moment, tout le monde disait qu'Epitaph était vachement intéressé par tous les groupes français.
Pierre: En tout cas ils sont au courant. Ils habitent à Amsterdam. Amsterdam, tu vois d'Orléans par exemple c'est à 600 KM; pour nous ça fait comme si pratiquement on allait à Bordeaux. Donc même s'il y a des frontières c'est pas très très loin. Et donc ils sont au courant de tout ce qui se passe en Europe. Ils reçoivent des tonnes de cassettes, des tonnes de disques. Et contrairement à un label qui pourrait être parisien et qui serait plus important; eux à Epitaph Europe, ils reçoivent les disques et ils les écoutent. La personne qui s'occupe de nous sur Epitaph Europe, c'est une française qu' a été embauchée; et donc elle connaît toute l'histoire du punk rock français depuis le départ depuis Death Brigade à O.T.H., Parabellum... jusqu'aux groupes qui existent maintenant, elle connaît tout. Et elle lit des fanzines en français puisqu'elle est française, et elle fait écouter et découvrir les groupes français à Epitaph Europe.
Philippe: Apparemment, le but de la manoeuvre en soit, c'est de passer d'une sorte de relais des groupes américains comme c'est en ce moment; à un truc qui soit vraiment en Europe avec les groupes européens.

RCF : Ca serait pas mal, ça, que ça devienne pratiquement indépendant des Etats Unis.
Philippe : Faut pas que ça soit vraiment indépendant non plus, mais qu'il y ait au moins un truc qui se crée, que ce soit pas juste un distributeur, que ça devienne un vrai label.
Pierre : c'est pas juste Los Angeles qui envahit le monde, c'est les autres pays aussi qui essayent de faire un truc.

RCF : D'autant plus qu'en Europe, y'a pas mal de groupe qui sont aussi bien qu'aux Etats Unis, voir largement mieux.
Philippe : Ouai, c'est juste qu'il y a pas mal de délire sur les groupes américains, et peut être un peu moins ici.
Je sais pas pourquoi mais c'est clair qu'il y a un peu moins de reconnaissance ou je sais pas quoi pour les groupes européens.

RCF : C'est au niveau du public européen sûrement.
Philippe: Peut être ouai.

RCF : Quand on voit que NRA, par exemple, ont vendu que 5000 CD.
Philippe: C'est clair. S'ils étaient américains, ça tournerait à fond.
Pierre : Moi non plus ça me fait pas plaisir qu'un groupe comme NRA n'ait pas plus de reconnaissance et ne vende pas plus de disques.

RCF : ils ont le potentiel, c'est clair.
Philippe : Ils ont un petit succès d'estime en France, ça commence à venir.
Pierre : Enfin bon déjà, ils sont chez Virgin; et Virgin c'est directement à Amsterdam donc ils ont de visu les gens qui s'occupent de leur disque. Donc même s'ils sont sur une major, ils ont finalement des rapport assez humains avec les mecs qui bossent sur cette major et ils peuvent contrôler à peu près tout ce qu'ils font, et ils peuvent faire à peu près ce qu'ils veulent.

RCF : Y'a-t-il un album qui sort bientôt? Etes vous au courant de quelque chose?
Pierre : Ouai, ils ont les morceaux.

RCF : Le split MCD avec Heb Frueman était vraiment pas mal.
Pierre : Moi j'aime vraiment bien le dernier album d' NRA; et pas le tout premier album mais le 2ème: Surf City Amsterdam qu'est vraiment énorme.

RCF : Access Only est pas mal non plus.
Pierre : Access Only est pas mal non plus, y'a des beaux trucs dedans, mais je préfère le côté plus direct, plus brut du dernier et du 2ème album.

RCF : On a pas les 2 premiers albums nous.
Pierre : Les 2 premiers; c est vraiment du pur punk rock avec un son à 2 francs, tu reconnais même pas la voix d'Aziz.

RCF : Ce qui le fait le plus dans NRA, c'est la voix d'Aziz.
Pierre : ouai.
Philippe : c'est clair, c'est ce qui fait tout.
Pierre : Et puis c'est cette présence aussi qu'il a sur scène!

RCF : C'est sûr. Quand ils sont passé à Nulle Part Ailleurs, ou au Festival de Fontenay, c'était vraiment pas mal.
RCF : Vous passez bientôt à NPA? est- ce que c'est dans vos projets?
Philippe : On y a été y'a 1 an; mais non, y'a rien de prévu pour l'instant. Mais bon comme l'autre fois on s'était bien fendu la gueule, si ils nous  le reproposent on va y retourner!

RCF : Et pas de clip en préparation?
Pierre : Non. Enfin ça , ça fait partie de la souplesse d'Epitaph. Ils veulent pas forcément mettre en avant un morceau du disque, ils veulent pas forcément faire un clip, ils veulent pas forcément faire un petit CD promo à envoyer aux radios etc etc.

RCF : C'est pas vous qui choisissez de faire un clip, c'est la maison de disque?
Pierre : Bein avec PIAS ou avec d'autres labels, ils investissent énormément d'argent dans un groupe donc ils espèrent bien suivre l'argent qui est investi dans un groupe; et le label espère bien rentrer dans ses frais et aussi gagner de l'argent pour fonctionner, afin de pouvoir signer d'autres groupes etc... .
Philippe: C'est une question d'échelle en fait. Tu vois, si tu mets plein de fric sur un cheval, après tu vas lui botter le cul quand même pour le faire avancer. Et quand t'es le cheval, tu te dis que tu veux bien qu'on mette un petit peu de fric sur toi, mais que tu voudrais pas qu'on te botte trop le cul quand même. Faut bien trouver un équilibre là dedans; et je sais pas, si on fait un clip, je pense qu'on essaiera de faire ça avec des gens le moins chers possible, ou avec des potes; de fait qu'on puisse y participer. Faire un truc entre potes quoi, mais pas un truc comme la dernière fois  qu'était pas super!

RCF : Personnellement le clip de 'Break me down' nous a, il est vrai, un peu déçus.
Pierre et Philippe: Ouai c'est sûr.

RCF : Ca aurait été que live, ça aurait été mieux.
Pierre : Ouai en fait.
Philippe : Ouai, parce que le barbu là il commence à sérieusement me gonfler.

RCF : c'est quoi son nom?.....
Philippe : Euh je sais plus. Bourdon qqch......
Pierre : Mais tu vois c'est le genre de truc qu'on sait pas contrôler de toute façon. Contrôler l'image et tout ça. On a préféré le laisser faire à d'autres.
Philippe : On a laissé faire parce que nous on n'avait pas vraiment ni l'habitude, et on connaissait personne qui savait le faire. Et on est tombé sur des gens qui soit disant savaient faire; et bon, quand on voit le résultat, on se dit finalement qu'avec des petits moyens on peut faire largement aussi bien voir beaucoup mieux.

RCF : C'est sûr. NRA d'ailleurs qui n'ont pas de gros moyens ont fait un clip pas mal ('she's drivin' ').
Philippe : Ouai. C'est un pote à eux qu'a fait ça, qu'a fait toutes les animations et tout. Si on peut faire comme ça la prochaine fois, c'est clair on le fera.
Pierre : Non et puis t'as aussi encore une fois pour certains labels, c'est une histoire d'«impératifs de production». C'est un mot qu'on doit connaître, ça veut dire que si tu fais pas qqch qui a un certain son, ton disque il passera jamais à la radio; si tu fais pas un clip qu'à une certaine qualité d'image, ça passera jamais à la télé... etc etc... A part si tu t'appelles, je sais pas, David Bowie; où là tu peux faire ce que tu veux. Pisser dans un violon, ...
Philippe : C'est ça d'un côté, mais c'est aussi: Qu'est-ce qui marche en ce moment?: le métal, machin.., la techno...Donc mettez un petit peu de métal dans vos morceaux, mettez des machines, mettez un petit peu de ceci, mettez un petit peu de cela, parce que c'est toutes les recettes qui marchent en ce moment; et puis on va en vendre de votre machin!... Y'a des labels qui marchent comme ça... et là c'est pas le cas avec Epitaph.
Tu vois nous on a été en studio, et Epitaph a pas entendu les morceaux avant qu'on ait fini et qu'on leur envoie.
Ca fait partie de leur façon de voir les choses et puis de la nôtre aussi.

RCF : Tu parles du métal et de la techno. T'as des groupes qui mélangent un peu de tout, par exemple avec le dernier album de Refused  ou Incubus, et qui font qqch d'original et qui se tient.
Pierre : Oui oui on a entendu le dernier Refused.
Philippe : Ca peut marcher, je dis pas, c'est bien pensé.

RCF : C'est pas dans un but commercial.
Philippe : Mais bon quelques fois ça sent l'arnaque quoi.

RCF : Notamment chez pas mal de gros groupes français style Silmarils, No One is Innocent et tout ça, qui maintenant, ça y est, mettent de la techno dans leurs derniers albums alors qu'avant y'en avait pas un pète. C'est gonflant.
Philippe : c'est à 900 mètres de la bougie.
Pierre: c'est ça ouai, t'as des trucs prémachés. Dès qu'il y a un truc qui sort un petit peu du lot qui effectivement peut être super bien; tu vois Refused, je leur souhaite de vendre énormément parce que c'est vraiment bien ce qu'ils font; et bien si jamais ça marche énormément, des Refused tu vas en avoir sur chaque label, chaque label va chercher son Refused. En ce moment c'est ça. Y'a 2 ans ou 3 ans, tous les labels cherchaient un groupe de punk rock genre Green Day, Offspring...Carrément. A l'époque où les Upstairs People sortaient tout juste des cassettes démos, y'avait des mecs de Virgin qui venaient les voir et qui leur disaient nous on vous propose tant d'argent pour vous permettre de faire un truc. Et là maintenant en ce moment, chaque label est en train de rechercher un truc qui mélange techno, enfin machines, et instruments. Et chaque label va réussir à avoir son petit truc et va essayer de le mettre en avant.
Philippe: Et puis ça dans 2 ans, on en rigolera parce que y'aura encore autre chose.

RCF : Ca va être comme la fusion; ça va être une mode et puis ça va vite se passer.
Philippe : ouai, c'est clair.
Pierre : Ca marche 2 ans, ça tombe puis tu vois d'autres trucs apparaître. Tout le monde est passé par une espèce de période ou le punk-rock c'était à la mode; maintenant c'est en train de retomber à un niveau à peu près normal. Tous les petits opportunistes, tous les petits mecs qui se pointaient et qui essayaient de te refourguer des T-shirts pour que tu les portent sont partis ailleurs; donc ça redevient à peu près normal et c'est pas plus mal. Et, de toute façon, tu le vois, finalement, les gens qui restent aux concerts c'est les mêmes que ceux qu'étaient là y'a 4 ans; ou alors ils ont amené leurs petits frères. Y'a un petit renouvellement de la scène comme ça. Et puis tous ceux qui étaient accolés à ça, sans regarder très loin, sont partis vers autre chose.

RCF : C'est comme ça, c'est la mode.
Pierre : Et on s'en fou. Si ces gens là, à l'époque de la mode ou à l'époque de la grosse affluence de gens aux concerts; si les gens qui sont venus comme ça en ont pris quand même un petit peu dans la gueule et ont pris un tout petit bout de message, ils vont construire qqch avec.

RCF : Comment voyez-vous l'évolution de la scène française depuis les chaussettes noires d'Eddy Mitchell?
Pierre : Ben, y'a une époque c'était le trou noir, c'était l'époque des chaussettes noires. Et nous, on a connu une période ou pour sortir un disque il fallait chanter en français, enlever les guitares saturées, faire un morceau genre "Satellites". Enfin les mecs de maison de disques nous disaient ça à l'époque du 1er album. Ils disaient ouai, non mais c'est bon la, OK, ce que vous faites bon, c'est pas mal, mais faites un morceau en français, enlevez un peu de distorsion à vos guitares; faites en au moins un; on mettra tout le paquet dessus; après vous pouvez faire ce que vous voulez pour le reste de l'album mais  au moins une concession. Y'a eu cette époque la; et puis y'a eu cette grosse vague Offspring, Greenday...qui a vu émerger des tonnes de groupes et des tonnes de salles en France. Des cafés music, tout ça, à tendance punk rock, alors ça fait bien rigoler parceque ça n'existe plus, et puis tous les groupes qui sont sortis comme ça d'on ne sait où, ils n'existent plus maintenant. Ils restent ceux qui étaient la dès le départ, ou alors il en reste quelques uns qui ont pris une claque en écoutant Offspring et Greenday; qui ont été chercher un peu plus loin dans les becs voir ce qui se trouvait dans le rayon punk rock ou autre.

RCF : Ouai, ben c'est souvent ça en fait.
Pierre : Tu vois , je reste assez naïf pour croire, je pense que ça a pu permettre de décrasser les oreilles
de pas mal de gens, cette grande vague; et certaines personnnes ont été chercher un petit peu plus loin; ont été gratter un peu sous le plastique.

RCF : Ben enfin, moi, tu vois, pour mon exemple, j'ai commencé par écouter Offspring. Bon maintenant j'en suis plus trop fier, mais j'ai progressé, j'ai cherché plus loin; et j'en suis là à vous interviewer.
Pierre : Voilà, tant mieux, c'est parfait. Tu vois c'est le seul intérêt que j'y voyais. C'est clair que pour moi, c'est pas Offspring que j'aurais aimer voir vendre des millions d'albums.

RCF : On s'en rend compte maintenant, c'est sûr.
Philippe : Ce qui est bien aussi, c'est qu'apparemment y'a plein de groupes qui ont compris qu'il fallait en faire qu'à sa tête, et faire son truc sans se soucier par exemple, de plans de carrière. Tu parlais des chaussettes noires, à l'époque, c'était traduction yeh yeh mielleuse avec des paroles supers stupides de trucs qui à la base se voulaient un petit peu rebelle quand même, enfin qui foutaient la merde aux USA en tous cas. En France, c'était yeh yeh l'école est finie, et c'était surtout on fait cette musique la parceque c'est dans l'air du temps, parceque ça va marcher et en plu on en fait une espèce de version sucrée, mielleuse qui va plaire aussi à maman et à la voisine...Et bon, je sais pas, y' a des groupes qui se posent plus la question de savoir s'il faut chanter en français ou pas, qui font comme ils ont envie quoi. Qu'ils chantent en français s'ils ont envie, qu'ils chantent en anglais s'ils ont envie, et qu'ils fassent des trucs complètement inaudibles s'ils ont envie, ou bizarre...Tu vois, comme les Sleepers à Bordeaux, comme les Portobello. Je pense que leur but, c'est pas de caresser dans le sens du poil, c'est de plaire à la ménagère ou à l'ouvrier...
Pierre : Leur but, c'est de rester dans un espèce de contre courant.
Philippe : C'est faire leur truc, et puis ceux qui y adhèrent, tant mieux. C'est laisser les gens venir à eux et pas forcément aller les chercher; et un petit peu les appâter et tout ça tu vois.

RCF : Ben à la limite, les groupes qui mélanges anglais et français, c'est pas mal, genre 2 be 3, Alliage...
Pierre/Philippe : Ouai, ouai, c'est pas mal. Pou nous, ça a été la grosse claque!!!

RCF : Au fait Philippe, tu souffres pas trop de la comparaison avec Filip des 2 be 3?
Philippe : Non, mais j'ai entendu dire que lui ça le faisait chier à mort.

RCF : Ah ouai ?
Philippe : Ouai.
Pierre : En fait, il a un peu moins de succès quand même. Je sais pas ce qui se passe? C'est peut être les pas de danses qui sont un peu ringard. Il va essayer de revoir ses quelques rudiments de danse avant la prochaine tournée.

RCF : Il va falloir vous trouver une nouvelle chorégraphie.
Pierre : (c'est drôle mais on arrive pas a retranscrire)??

RCF : C'est quoi la moyenne d'âge du groupe, juste pour savoir?
Philippe : 55 ans. On est vachement vieux.
Pierre : 55 physique, et 17 mental!!

RCF : Y'a de la marge!
RCF : Qui a eu l'idée du logo Burning Heads avec le petit bonhomme qui se bouche les oreilles?
Pierre : C'est le chanteur des Upstairs People, Denis.

RCF : Leurs pochettes de vinyles sont pas mal non plus.
RCF : C'est quoi les groupes que vous appréciez sur Epitaph, s'il y en a?
Pierre : Ben, quand même le dernier NOFX parceque je trouve qu'il envoit la purée méchant. Heavy Petting Zoo ja l'avais trouvé un peu...fade, facile.
Philippe : Ten Foot Pole.

RCF : Down by law?
Philippe : Le 2ème un petit moins que le reste, mais malgré tout c'est vraiment bien quoi.
Pierre : Descendents, le dernier Descendents, c'est trop énorme(Philippe approuve). Et aussi ALL, l'album de ALL qu'est sorti la, je le trouve classe.
Philippe : Moi, j'aime bien le dernier Pennywise. J'aimais pas avant mais j'aime bien le dernier.
Pierre : Sinon y'a un groupe qui s'appelle Union thirteen.

RCF : Quoi? (notre pauvre Julien très peu anglophone ne pouvait pas comprendre, c'est donc pourquoi je lui ai traduit Union Thirteen en Union Treize, et là le bonhomme repart sec comme si il avait compris)
Pierre : C'est bien bourrin.

RCF : Faut réussir à écouter l'album en entier!
Pierre : Qu'est-ce qu'il y a d'autres? Euh...D.F.L. aussi (ils ont splitté) et j'espère que dans la lignée des groupes avec qui on a joué en Europe il va y avoir des signatures, parcequ'y'a des groupes européens qui envoient vraiment bien.
Philippe : En plus, comme les derniers trucs d'Epitaph sortent un peu du moule, ils s'écartent un peu de ce qu'ils font d'habitude.

RCF : Ouai, ils ont signé Union 13 déjà.
Philippe : Y'a un groupe qui s'appelle Hepcat aussi, sur un label qui s'appelle Hellcat et qui est associé avec Epitaph.

RCF : Le label des mecs de Rancid.
Philippe : Et je trouve que les derniers trucs d'Epitaph, ça sort un petit peu du moule des groupes de punk rock a fond la caisse. Des groupes qui font un truc un peu différent vont avoir la chance de sortir un petit peu de leur frontière, parceque c'est le problème en Europe parcequ'un groupe allemand ça vit pas en France, un groupe français ça vit pas en Italie...

RCF : C'est dommage, c'est vrai. En Allemagne, ils ont Wizo, vous devez connaître et c'est vraiment bien.
Philippe : Y'a des groupes comme les Spermbirds, je sais pas si vous connaissez, qui étaient super bien, et moi je les ai jamais vu, ils sont jamais venus en France. Ou s'ils sont venus en France y'avait 40 personnes parceque personne ne la savait. On a joué comme disait Pierre avec un groupe allemand qui s'appelle Superfan qu'est de Hambourg et c'est pareil. Les frontières sont bien là quoi! Donc si Y'a un label un petit peu européen qui aide un peu à faire tomber les frontière pour que les groupes aillent jouer dans les pays voisins. C'est vachement bien.
Pierre : Tu vois, c'est ça, Mr Brett aux USA, il reste lui même quoi. Il reste sincère, il est droit, et il va pas essayer de trouver le prochain Offspring pour recommencer un truc. Il utilise les ventes des disques d'Epitaph pour se faire plaisir, pour signer des mecs qui ont 15 ans, qui jouent de la guitare; sans se soucier de savoir si ça va vendre ou pas.
Philippe : Ouai, je pense pas qu'avec Union 13 par exemple, ça va vendre des tonnes.

RCF : Y'a pas mal de groupes cependant qui disent que Mr Brett est un enculé, un gros vendu.
Pierre : Au final, j'ai pas l'impression. Y'a eu une époque ou je me suis dit "putain, ça tourne en rond, Epitaph tourne en rond, les groupes tournent en rond, c'est toujours le même style, c'est pratiquement toujours les mêmes mélodies".

RCF : Mais ils signent Millencolin quand même!
Philippe : Ouai mais c'est une distribution, c'est pas lui.
Pierre : La, c'est un rôle de distributeur, il va pas forcément chercher le groupe, donner de l'argent à un groupe en étant producteur, en misant dessus et en y croyant. La, c'est vraiment juste de la distribution. Il prend moins de risque et ils utilisent la toile d'araignée qu'il a tissée pour distribuer des trucs sue lesquels il a pas forcément travailler au départ. J'ai vraiment pas l'impression que ce soit un vendu. Vraiment. Parceque je pense que j'aurai vraiment du mal à me mettre à la place d'un mec pareil qui monte son label pour sortir son groupe, qui des années plus tard après avoir signé d'autres groupes, après avoir installé un réseau comme ça en vendant des disques pas chers; parcequ'aux USA les disques ça coûte 50 balles. Y'a qu'en France que ça coûte si cher.
RCF : C'est ce que disait Aziz (chanteur de NRA) aussi pour ses disques. Ils valent 120 balles chez nous et eux les vendaient 60 f aux concerts. Et 30 f pour les vieux CD!
Philippe : Ouai, c'est dingue!
Pierre : Et j'ai vraiment du mal a me mettre dans la tête d'un mec comme ça, qui monte son label, qui le fait évoluer, qui signe des groupes, des amis, des gens honnêtes. Et ça marche pour un groupe qui sort du lot et comment arriver à garder les pieds sur terre après un truc pareil, t'imagines! Rien qu'en Europe, les gens d'Epitaph Europe nous disaient que quand Offspring c'est parti en boucle, ils étaient 4 personnes à bosser dans les bureaux à Amsterdam. Ils étaient capable de distribuer genre 4 000/mois en Europe. Ce qui étaient déjà assez énorme. Et la, il fallait qu'ils envoient 500 000 exemplaires en 15 jours dans toute l'Europe. Et ils l'ont fait sans se poser la question de savoir s'ils allaient faire plus de 8 heures par jour ou quoi. Ils ont envoyé des disques partout, dans des endroits où ils avaient même signé de contrat avec des distributeurs. Ils ont croisés les doigts en espérant que l'argent allait revenir; et heureusement ça a fonctionné et ils ont réussi à redescendre sur terre, et à embaucher des gens. Maintenant Epitaph, c'est  plus 4 personnes, c'est 10 personnes en Europe et 10 personnes aux USA. Et puis y'a de l'argent qu'est là, et plutôt que de se partager et de se le ramener à la maison, ils signent des groupes et ils continuent à se faire plaisir. J'ai l'impression que c'est honnête quoi.
Philippe : A partir du moment ou quelqu'un fait quelque chose et ou il y a un espèce de succès comme ça. C'est qu'il y a 50 000 personnes qui vont dire que c'est des enculés parceque d'un seul coup ils ont de l'argent.

RCF : En fait, c'est un groupe qui s'appelle Snot qui a dit ça.
Philippe : Ouai, j'ai vu cette interview.

RCF : Sur le CD, y'a une chanson qui s'appelle "Mr Brett" et qui lui en met plein la face.
Pierre : C'est peut être parcequ'on est passé de l'autre côté, parcequ'ils sont venus nous voir, parcequ'on a causé; on a été voir comment ça se passait dans les bureaux d'Epitaph. On s'est aperçu qu'ils avaient pas de costumes cravates. Ils arrivent avec leurs bières et leurs clopes et ils allument l'ordinateur puis mettent la musique à fond. Ils passaient d'un style à l'autre, sans se prendre la tête, je sais pas; peut être sans enculer les gens aussi. OK, y'a des gens qui se fond de l'argent, mais qui enculent personne.
Philippe : Les disques continuent à être à un prix raisonnable sauf en France à cause des taxes. Nous, on était hyper content en voyant que le prix de vente de notre CD allait  être carrément le plus bas qu'on ait jamais eu et on avait le sourire; et on est arrivé à la Fnac, il était à 100 f on avait déjà un peu moins le sourire, et quand le prix vert va s'arrêter, il va valoir encore plus cher. Ce qui veut dire que le prix de vente est pas cher, mais dans les rayons, c'est le distributeur et surtout l'état qui se sucrent; parce que la taxe sur les CD c'est 20.6% alors que ça devrait être 5.5%.

RCF : C'est pareil pour les bouquins, l'essence...
RCF : Pour en revenir aux petits ragots sur Epitaph, il semblerait qu'il y ait eu un petit malaise entre eux et NRA?
Pierre : En fait, NRA se sont pris la tête avec Rancid, parcequ'ils ont fait quelques dates avec eux, et y'avait des mecs d'NRA qu'étaient un peu ivre mort, et qu'ont envoyé chier les mecs de Rancid en leurs disant qu'ils étaient bien rasé pour des punks. En fait l'incident aurait pu s'arrêter la, mais y'a eu toute une histoire qui s'est montée en épingle. Tout le monde a cru que le chanteur de Rancid voulait pas que NRA soit signé sur Epitaph, etc...
Philippe : Et finalement comme c'est un peu des sales gosses ils ont dit "Allez hop, on envoit balader tout le machin, on en a rien à foutre".
Pierre : Alors que y'a rien de tout ça, y'a pas de prise de tête; le chanteur de Rancid est souvent en relation avec Aziz.

RCF : Ca les auraient bien aider d'être sur Epitaph.
Pierre : Ouai mais ça les intéressait pas. Epitaph ont proposé aussi à Human Alert de signer. H.A., c'est un groupe qui vend 500 albums du 1er et 1 500 du 2ème. Ils ont pas du tout l'intention de faire des concerts, de se faire chier à faire de la musique uniquement, ils ont un travail à côté, et ils veulent pas quoi. Et NRA, ils ont une bonne distribution en Europe grâce à Bitzcore et ça les intéressent pas Epitaph; parceque les disques de Bitzcore tu les trouve partout en Europe. Et ils ont en plus des rapports avec Virgin qui sont des copains à eux et qui les laissent tout faire. Dès qu'on est passé un petit peu de l'autre côté, qu'on a poussé les porte d'Epitaph et qu'on est rentré à l'intérieur, on a entendu des histoires comme ça, des ragots du genre, tel chanteur est mort, tel mec de tel groupe a enculé machin, tel mec a sodomisé un ours...

RCF : Vous avez participé à un tribute to Minor Threat y'a pas longtemps qui est bien classe et pas cher en plus (30 f). Ca se vend bien aussi?
Pierre : Ouai, ouai, tu sais à 30 balles.

RCF : C'est vous qu'avez demandé pour être dessus ou on vous a proposé?
Pierre : Non, c'est des mecs de Upstairs People qui ont fait ça, et ils nous ont contacté.

RCF : C'est quoi le titre de la chanson que vous avez repris déjà?
Pierre/Philippe : c'est "Betray"

RCF : Vous la faites ce soir?
Pierre : Euh, possible.

RCF : Vous l'avez fait à Rennes.
RCF : Question à 2 f : C'est quoi l'album de l'année pour vous? Be One With The Flames?
Gros silence
Pierre : Euh, Fake Hippy. c'est vraiment bien (confirmation de RCF) mais ils ont splitté, ça fait chier. Franchement c'était vraiment classe, avec un son très intéressant, très nouveau...Euh, Atari Teenage Riot. Ca c'est l'extrême.

RCF : On les a vu à N(ulle)P(art)A(ailleurs) et on a trouvé dommage qu'ils aient pas d'instrument sur scène. Leur musique c'est des sons de guitares et ils pourraient le faire avec des instruments?
Philippe : C'est qu'en concert ça rajouterait.

RCF : Vous les avez vu en concert?
Pierre : On a joué au Pez Ner; et quand tu joues là bas, tu repart avec un CD du concert, une cassette vidéo du concert. Les concerts sont diffusés en direct sur internet.
RCF : C'est où cette super salle?
Pierre : C'est à Lyon. C'est incroyable. C'est un endroit unique en France. C'est une bande de copains qui a monté ça en utilisant les subventions ils ont fait un truc super fonctionnel qui va direct à l'essentiel et ça marche vraiment bien. Et on a vu le concert d'Atari Teenage Riot là haut; et leur concert c'est...la guerre mondiale! Voire en pire, mais ça fait de très bon concert.

RCF : Et les entrées ne sont pas plus chers?
Pierre : Ah non non. Le concert c'est 40 balles point. Disons en fait c'est un peu le contraire d'un café music. Un café music, tu récupères un label et des subventions et tu te fais monter un endroit. Là, dans le cas du Pez Ner, ils récupèrent les subventions et c'est eux qui se construisent l'endroit avec les subventions. Et vu que c'est des gens qui viennent de groupes ou qui ont vu énormément de concert ou qui bossent sur des concerts, ben ils savent ce qu'il faut pour aller à l'essentiel; ils savent qu'il y a pas besoin d'avoir des murs qui brillent dans la salle, d'avoir 45 000 projecteurs, pas une trop grosse sono, juste ce qu'il faut; pas de console de retour, y'a pas besoin, tu fais les retours avec la façade directement. T'économises du fric donc tu peux acheter une caméra pour filmer le concert.
Philippe : Quelques fois, on tombe sur des salles où le mec il est fier d'annoncer le budget qu'il a eu pour concevoir la salle et en fait, au résultat ça sonne pas super bien, c'est pas très accueillant, c'est pas très chaud; et en plus la programmation est pas forcément bien et puis les gens n'y vont pas, par contre, ça tape à l'oeil et ça brille comme un miroir de bordel quoi!
Pierre : Y'a ce côté froid et neuf aussi, sans âme; et des salles comme ça je trouve ça un peu dommage. Alors qu'au Pez Ner, y'a quelque chose.
Philippe : Ils ont laissé des mecs délirer sur la déco, ils se sont pas pris la tête à faire un truc super look, super propre. Y'a un hébergement au-dessus pour les groupes qui mangent sur place, qui dorment au dessus de la salle. Et c'est eux qui l'on fait, c'est eux qui ont sortis les scies circulaires et les perceuses et c'est vachement bien quoi. Y'a plus que le strict minimum et ça brille pas.

RCF : Comme une discothèque.
Philippe : Ouai, voilà. C'est beaucoup plus pratique; je sais pas y'a plus de vie dans ce truc.

RCF : Le côté propre donne cependant plus envie aux parents de laisser leurs gosses aller là-bas.
Philippe : Ouai, c'est sûr; mais au résultat y'a des endroits comme ça où tu as tellement l'impression qu'il faut mettre des patins avant d'entrer que t'y va plus, ou à reculons.
 

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